L’EXCOMMUNICATION EN 1720.

Dans le Cahier Haut-Marnais N°65, 2e trimestre 1961, lire, page 58, l'article de Claire Auberive "Un village turbulent".

Au village est Germaines (page 59), est présenté la teneur d'un monitoire, lancé le 13 juillet 1720 contre les incendiaires qui avaient tenté de brûler la maison d'Aubin Raillard, receveur des droits seigneuriaux pour "Monseigneur l'Evesque", duc de Langres, dans la nuit du mercredi au jeudi 4 juillet 1720.

Ce monitoire est en quelque sorte un avertissement, un appel auprès de la population pour recueillir des témoignages, pour que les coupables se dénoncent. L'autorité ecclésiastique, sous la plume de Lemannier et Trinquesse greffier,brandit la menace d'excommunication.

Page 60, nous lisons :"Cet avertissement ayant été sans effet, le 10 août de la même année, on fulmina l'excommunication dont on avait menacé". Le texte, plus court que le précédent est signé Girard de Chambrullard et Trinquesse greffier.

Pour terminer, Claire Auberive écrit : "Nous ignorons si les coupables se découvrirent, et nous ne savons pas davantage si Raillard s'était attiré la vindicte de ses concitoyens par la rigueur avec laquelle il exerçait des fonctions d'ailleurs très impopulaires. Avant lui, Claude, son père, les avaient exercées à Germaines. Originaires de Rochetaillée, les Raillard appartenaient à cette race de procureurs et de marchands qui savaient manier les biens temporels. Enfin, le mécontentement fermentait dans les campagnes".

Remarque : L'excommunication est un droit de l'Evêque qui jouit, dans son Eglise, d'un pouvoir judiciaire. Même portée contre des inconnus, la peine ne tombait pas dans le vide, d'abord parce que l'inconnu se connaît lui-même, et sa conscience reste obérée tant qu'il n'a pas fait pénitence, et il en est de même pour ceux qui se taisent alors qu'ils devraient parler; ensuite parce que, à la longue, bien des choses viennent à se savoir.

Dans le premier texte, l'excommunication menace les coupables.

Dans le second texte, l'excommunication est lancée pour six jours, soit entre deux dimanches.

Passés ces six jours, il y a deux risques :

1- L'aggrave : Privation des biens spirituels (sacrements, communion eucharistique).

2-La réaggrave : S'ajoutent des prohibitions d'ordre social (interdiction de toutes relations, privation du four, du moulin, des marchés...)

Ces remarques sont extraites d'explications données à cette histoire, par M. le Chanoine Didier Président de la Société historique et archéologique de Langres en 1961.

Aubin Raillard est un fils de " Maître Claude ", mon Sosa 666, génération 10.

 

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